Conflit Israël/Gaza : la réponse à ce jour

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 13 novembre 2023.

Alors que l'escalade des hostilités en Israël et en Palestine entre dans son deuxième mois, le conflit continue de coûter la vie à des civils, de perturber la fourniture de soins médicaux vitaux, d'interrompre des services essentiels à la survie des populations et de laisser des familles endeuillées par la perte d'êtres chers.

L'IFRC a appelé toutes les parties à assurer l'accès humanitaire à Gaza et en Cisjordanie, à libérer les otages, à protéger les civils, les hôpitaux et les travailleurs humanitaires contre les attaques aveugles et à respecter le droit international humanitaire

Parmi les personnes tuées figurent des travailleurs humanitaires et des professionnels de la santé qui ont perdu la vie en tentant de sauver d'autres personnes, ainsi que des personnes qui cherchaient à se mettre à l'abri et à recevoir des soins dans des établissements de santé.

Réponse de l'IFRC et des Sociétés nationales

Pendant ce temps, les Sociétés nationales membres de l'IFRC en Israël et dans les territoires palestiniens occupés continuent de répondre aux besoins humanitaires urgents et de fournir une assistance vitale et d'autres services essentiels. L'IFRC, quant à elle, soutient ses Sociétés nationales, le Magen David Adom en Israël et le Croissant-Rouge palestinien, dans leur travail continu de sauvegarde de la vie.

En Israël

Le Magen David Adom en Israël (MDA) soutient les communautés touchées depuis le début, avec des ambulances et des services médicaux disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le personnel et les volontaires travaillent sans relâche, mettant leur vie et leur bien-être en danger pour s'occuper des blessés et des personnes décédées. Au total, 1 500 ambulances et 10 000 secouristes (techniciens médicaux d'urgence et auxiliaires médicaux) ont été mobilisés. Depuis le 7 octobre, ils ont traité plus de 4 000 patients.

Ces membres du personnel et ces volontaires ont travaillé dans des conditions difficiles et dangereuses. Tragiquement, plusieurs volontaires et membres du personnel sont morts dans l'exercice de leurs fonctions, tués alors qu'ils soignaient des patients. Plusieurs autres ont également subi des blessures graves ou légères dans l'exercice de leurs fonctions. Les ambulances ont également été attaquées à plusieurs reprises au cours des hostilités. 

Le MDA a également soutenu le ministère de la santé dans le transfert des patients et l'évacuation des personnes alitées près de la frontière. Le MDA aide également les communautés à se préparer en cas d'escalade.  Par exemple, la Société nationale propose une formation gratuite aux premiers secours, axée sur les soins traumatiques. Elle a également recueilli, testé et traité plus de 50 000 unités de sang pour approvisionner les ambulances, les unités mobiles de soins intensifs, les hôpitaux et les cliniques.

En Palestine

Alors que la situation humanitaire dans la bande de Gaza s'est détériorée et que l'aide humanitaire parvient difficilement aux communautés touchées, les équipes du Croissant-Rouge palestinien travaillent 24 heures sur 24 dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses. Plusieurs volontaires du Croissant-Rouge palestinien ont déjà été tués dans l'escalade de la violence. Par ailleurs, les produits de première nécessité, tels que le carburant, l'eau, la nourriture et les fournitures médicales, font l'objet d'une grave pénurie.  

Malgré ces difficultés, le Croissant-Rouge palestinien a continué à fournir des soins essentiels et vitaux. Dans la bande de Gaza, le Croissant-Rouge palestinien a fourni des soins médicaux d'urgence à plus de 8 800 blessés au 4 novembre. Les ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien ont également transporté plus de 2 800 personnes tuées depuis le début de l'escalade.

L'hôpital Al-Quds du Croissant-Rouge palestinien dans la ville de Gaza a soigné 1 061 blessés et accueilli des patients de longue durée de l'hôpital principal. L'hôpital Al Amal de la Société nationale à Khan Younis a soigné 873 blessés au 4 novembre et a également accueilli des patients de longue durée de l'hôpital principal géré par le gouvernement. 

Ce travail de sauvetage est effectué en dépit des coupures régulières d'électricité et de communications, ainsi que du danger extrême que représente le conflit en cours. Les équipes du Croissant-Rouge palestinien ont signalé des tirs d'obus très proches de leurs hôpitaux, de leur centre ambulancier, de leur entrepôt principal et de leur siège, causant des blessures, endommageant les bâtiments et limitant l'accès aux hôpitaux. Selon le Croissant-Rouge palestinien, huit ambulances sont inutilisables en raison des dommages importants qu'elles ont subis. L'hôpital Al Quds, quant à lui, a continué à fonctionner malgré les demandes d'évacuation.

Entre-temps, le personnel du Croissant-Rouge palestinien a distribué des articles de secours à plus de 60 000 familles déplacées à l'intérieur du pays dans des abris temporaires et dans leurs hôpitaux. Les articles d'aide comprennent des colis alimentaires, du lait, des couvertures, des matelas, de l'eau ainsi que des kits d'hygiène, des ustensiles de cuisine et des produits de première nécessité pour les bébés.  

En Cisjordanie, le Croissant-Rouge palestinien a fourni des soins médicaux d'urgence à plus de 2 300 blessés. Les équipes d'ambulanciers ont également transporté 49 personnes tuées dans les combats.

Aide acheminée à Gaza jusqu'à présent

Le 21 octobre, les 20 premiers camions d'aide humanitaire ont été autorisés à franchir la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. Le poste-frontière de Rafah, qui constitue un point de passage essentiel pour les produits de première nécessité dans la bande de Gaza, était fermé depuis l'escalade de la violence le 7 octobre.  

Depuis la réouverture de la frontière, 756 camions transportant de la nourriture, de l'eau, des articles de secours, des médicaments et des fournitures médicales ont été autorisés à entrer au 9 novembre, soit une moyenne de 33 camions par jour. L'aide reçue n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, compte tenu des besoins immenses des deux millions d'habitants de Gaza. Jusqu'à présent, aucun carburant n'a été autorisé à entrer dans la bande de Gaza. Les livraisons d'aide ont été coordonnées par le Croissant-Rouge égyptien, la seule organisation humanitaire ayant accès au Nord-Sinaï, y compris au poste-frontière de Rafah.

Nouveaux vols humanitaires

Le 7 novembre, deux nouveaux vols du pont aérien humanitaire de l'Union européenne destinés à la population de Gaza ont décollé d'Ostende (Belgique) et de Dubaï (Émirats arabes unis), transportant près de 115 tonnes de matériel d'assistance à al-Arish (Égypte), près du point de passage frontalier de Rafah. 

Les vols ont été organisés par le biais d'une plateforme de coordination gérée par l'UE et l'IFRC. La cargaison en provenance de Dubaï transportait des articles logistiques tels que des réfrigérateurs et des conteneurs, un élément crucial pour le traitement de l'aide arrivant en Égypte et à Gaza. Ces articles ont été achetés par l'UE et donnés au Programme alimentaire mondial afin de renforcer la capacité logistique du Croissant-Rouge égyptien et de faciliter les opérations de secours dans la région.

Liban, Syrie, Jordanie et Egypte

Compte tenu de l'ampleur des besoins probables et afin de compléter les efforts de réponse de la Société du Croissant-Rouge palestinien (CRP) décrits dans son appel, l'IFRC renforcera les capacités de réponse par le biais d'un appel d'urgence en coordonnant la réponse dans les pays voisins des territoires palestiniens occupés. 

L'IFRC soutiendra - en étroite coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) - la réponse de ses membres, en tant qu'acteurs humanitaires importants dans leurs propres zones géographiques, et renforcera leurs capacités organisationnelles. Par le biais de cet appel d'urgence, l'IFRC et ses membres recherchent 30 millions de francs suisses (dont 20 millions devraient être collectés par le Secrétariat de l'IFRC) pour aider la Croix-Rouge libanaise, le Croissant-Rouge égyptien, le Croissant-Rouge arabe syrien et le Croissant-Rouge jordanien à se préparer et à renforcer leur capacité de réaction face à l'escalade potentielle des hostilités dans la région et aux besoins humanitaires qui en résulteraient.

Le 13 octobre, l'IFRC a également alloué 1 million de francs suisses de son Fonds d'aide d'urgence en cas de catastrophe pour soutenir une large gamme d'aide humanitaire dans les territoires palestiniens occupés touchés par les hostilités.

Le plus lourd tribut

Depuis le début de l'escalade des hostilités le 7 octobre, l'IFRC a dénoncé le fait que les civils paient le "plus lourd tribut" aux hostilités et a appelé toutes les parties à permettre aux organisations humanitaires d'accéder en toute sécurité aux personnes touchées par la crise et de leur apporter un soutien.   

Dans une déclaration commune du 14 octobre, Jagan Chapagain, secrétaire général de l'IFRC, et Robert Mardini, directeur général du CICR, se sont dits "consternés de voir la misère humaine qui s'est déroulée" et que "les civils - y compris les femmes et les enfants, les personnes âgées, les blessés et les malades - paient actuellement le plus lourd tribut". 

"La souffrance humaine est présente de tous les côtés", précise le communiqué. "Et elle est toujours dévastatrice. La mort d'un fils ou d'une fille, d'un frère ou d'une sœur, d'un parent, est une tragédie humaine, quel que soit l'endroit où elle se produit ou la personne qui en est victime. La vie civile doit être protégée de tous les côtés".

Le Conseil de direction de l'IFRC, qui comprend des dirigeants de Sociétés nationales de toutes les régions du monde, a également exprimé son choc et son horreur face aux "besoins humanitaires croissants et à l'augmentation des pertes en vies humaines" dans une déclaration spéciale publiée le 20 octobre. 

"Cette situation souligne l'importance cruciale de l'accès à tous les civils, y compris ceux qui sont retenus en otage", poursuit la déclaration. "Nous demandons instamment à toutes les parties concernées de donner la priorité à la sécurité et au bien-être des civils et de s'engager à garantir un accès rapide, sûr et sans entrave, y compris l'ouverture du poste frontière de Rafah, pour que les organisations humanitaires puissent fournir l'aide humanitaire essentielle et assurer la protection".

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